Afin de choisir les outils adéquats pour accompagner ses élèves, il est nécessaire d’effectuer en amont le bon état des lieux des forces et des faiblesses de ceux-ci. Il convient de partir des enfants eux-mêmes afin de connaître leurs besoins.
Comment connaître les besoins de ses élèves ? La question n’est pas évidente car il existe autant de besoins que d’élèves. Pourtant, dans une approche pédagogique centrée sur l’élève, cette question est essentielle. Il est donc nécessaire d’y apporter des éléments de réponse. S’il n’existe pas de formule toute faite pour connaitre les besoins de ses élèves, j’ai mis au point une approche faisant office de base à la réflexion. Je l’ai baptisée OCP (observer, communiquer, proposer).
Observer « Comment se comporte mon élève en classe ? Éprouve-t-il à certains moments des difficultés ? A-t-il des résultats inconstants ? A-t-il besoin de parler ou de bouger sans arrêt ? Est-il sensible aux bruits environnants ? A-t-il besoin de plus de temps que ses camarades ? etc. »
Communiquer - Avec les parents : écouter leurs observations pour mieux comprendre le fonctionnement de l’élève.
- Avec l’élève lui-même pour l’impliquer : quel que soit le matériel employé, il sera inutile si l’élève ne se sent pas impliqué.
Proposer Il n’est pas certain que l’on trouve le bon outil du premier coup. Certains outils fonctionnent seulement pour un temps et d’autres pas du tout. Enfin, il existe des cas où le miracle opère et l’outil donne entière satisfaction pour de bon. Itérer entre communication, observation et proposition permettra d’appréhender les besoins des élèves de manière dynamique, de s’adapter continuellement à leur évolution.
Quel matériel privilégier ?
Étape 1 : l’environnement classe
Comment créer un environnement qui soit le plus favorable pour tous, y compris pour vous-même ? Car plus vous serez serein·e, plus vos élèves le seront.
Voici quelques pistes de réflexion :
Créer un lieu de retour au calme pour se reposer entre les sessions de travail (exemple : coin avec des oreillers)
Réduire les sources sonores inutiles (exemple : mettre des patins sous les pieds des chaises)
Adapter la disposition des pupitres à la dynamique de la classe (classe flexible, ateliers autonomes ou non…)
Repenser l’affichage de la classe pour le rendre pertinent (exemple : mettre en place un bac à affiches pour éviter la surcharge visuelle)
Proposer un choix d’assises en fonction des besoins moteurs des enfants (exemple : ballon, bureau debout…)
Étape 2 : les élèves
Quels sont les besoins des élèves dans l’environnement classe ? Se poser cette question permet de :
Placer chaque élève en fonction de ses besoins. Par exemple, s’il a besoin de bouger, parler, le placer plutôt seul dans le fond. S’il a besoin d’étayage, de poser des questions, le placer plutôt proche de vous.
Mettre en place des routines visuelles pour aider les élèves à gagner en autonomie (très bénéfique pour les enfants avec des difficultés de langage).
Proposer des casiers de rangement pour éviter la surcharge sous les pupitres
Mettre en place des classeurs de référence avec les leçons disponibles et consultables pour tous : des classeurs pour les élèves en consultation libre et des classeurs pour soi, avec tous les outils de référence utiles. Ces classeurs seront alimentés régulièrement.
Étape 3 : les outils
Vous pouvez enrichir votre boite à outils avec :
Un Time Timer (pour aider l’élève à visualiser le temps qui passe ou le temps imparti)
Des pictogrammes pout soutenir la compréhension des consignes
Des guides de lecture
Différents types d’instruments scripteurs
Une ou des chaises avec assise des pieds
Un ou des bureaux debout
Des coussins de concentration
Des casques antibruit
Un panier avec des fidgets (notamment pour les enfants avec des difficultés attentionnelles)
Des instruments de musique type triangle, bâton de pluie ou musique (pour gérer les transitions ou les temps de retour au calme)
Des plans inclinés
Plusieurs types de livres pensés et adaptés pour les élèves porteurs de troubles DYS.
Le choix du matériel est certes important. Il permet de proposer une classe plus inclusive. Mais l’essentiel reste l’enseignant. N’oublions pas que le premier facteur de réussite d’un élève est le professeur !
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